Frugalité créative – Weniger ist genug

Exposition et conférences du 12 avril au 12 juin
Porte des Allemands, Metz

L’exposition à Wechselraum BDA, Stuttgart, en 2021

L’exposition Frugalité créative – Weniger ist genug présente 35 projets architecturaux du Bade-Wurtemberg et de la région Grand Est, sélectionnés pour leur conception vertueuse : une maison construite avec la terre décaissée sur son emplacement, un immeuble de 34m de hauteur tout en bois, une ancienne chapelle au milieu de la forêt devenue refuge et centre culturel, un chai transformé en lieu de rencontre… Autant d’exemples qui montrent qu’il est possible de faire sortir de terre ou du bois des bâtiments à l’empreinte carbone réellement diminuée.

Cette exposition s’accompagne d’un cycle de cinq conférences franco-allemandes proposées les jeudis soirs, pour mieux comprendre les enjeux de cette architecture consciente de son environnement humain, historique et écologique.

Commissariat : Dominique Gauzin-Müller / Kyra Bullert
Scénographie et design : Thomas Rustermeyer / Anne Kraus

Ouverture : du mardi au dimanche de 14h à 18h jusqu’au 30 avril et de 14h à 19h à partir du 1er mai

L’exposition à Nancy en 2021

Les conférences

28 avril, 18h
Max Schwitalla, Tübinger Regal (Studioschwitalla, designer urbaniste, DE)
Agnès Lechleiter (KL architectes, FR)

Des espaces partagés pour plus d’habitabilité
L’exposition Frugalité créative – Weniger ist genug accueille la conférence de Max Schwitalla (studio Schwitalla) et Agnès Lechleiter (KL architectes). Leur intervention portera sur les espaces partagés, à l’échelle de la ville et de ses aires de circulation, et à l’échelle du logement, et comment repenser sans cesse l’adaptabilité. Cette conférence s’appuiera notamment sur le projet de logement collectif Tübinger Regal par le studio Schwitalla, qui fait partie des 35 projets frugaux mis en valeur dans l’exposition.

5 mai, 18h
Kyra Bullert (université de Stuttgart, co-commissaire de l’exposition Frugalité créative, DE)
Manon Kern (Kern architectes, FR)

Échanges
Comment le concept de frugalité peut-il se développer par la pédagogie et le partage? À une époque rythmée par les incessantes révolutions technologiques, comment inscrire le low tech et le vernaculaire comme des opportunités pour une architecture vertueuse?
Kyra Bullert, co-commissaire de l’exposition Frugalité créative, et Manon Kern de l’agence Kern architectes, partageront ces interrogations autour de leur approche de l’enseignement. Kyra Bullert a étudié l‘architecture à Stuttgart et Paris, elle est actuellement professeure associée à la Faculté d‘architecture et d‘urbanisme de l‘Université de Stuttgart. Manon Kern est enseignante-chercheuse à l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy. Au cours de leur conférence partagée, elles reviendront sur leurs expériences de transmission d’un savoir qui évolue avec la conscientisation de la pratique de l’architecture.

12 mai, 18h
Thomas Rustemeyer (studio Rustemeyer, scénographe de l’exposition Frugalité créative, DE)
Bob & Ben (architectes d’intérieurs et scénographes, FR)

Exposer l’architecture
Comment montrer autrement ce qui est déjà visible? La scénographie est une discipline qui présente des charnières évidentes avec l’architecture, mais comment réussir à re-présenter un édifice, une structure, un concept, une intention? À trois voix, Thomas Rustemeyer et Bob&Ben enrichiront cette problématique de leurs expériences.
Scénographe de l’exposition Frugalité créative – Weniger ist genug, Thomas Rustemeyer conçoit la monstration comme une forme de discours. Son studio s’est spécialisé dans les thématiques urbanistiques, et cette inflexion appuie ses propositions scénographiques, traduit la transversalité des disciplines entre design graphique, architecture et sociologie.
Architectes d’intérieur et scénographes, Bob&Ben (Maud Dejaune et Emmanuelle Prommier) aménagent elles aussi l’interdisciplinarité avec le bois qui habille leurs expositions, que ce soit pour un CAUE ou l’Ensa Nancy. Entre sobriété des matériaux et réemploi, leur pratique les expose à des contraintes qui sont des challenges.

19 mai, 18h
Matthias Rammig (Transsolar, ingénieur climatique, DE) en remplacement de Mathis Schuler
Alain Bonarel (Scop Tribu, ingénieur urbaniste, FR)

Une ingénierie de la frugalité
Co-auteur avec Dominique Gauzin-Müller et Philippe Madec du Manifeste pour une frugalité heureuse et créative qui a donné naissance à l’exposition Frugalité heureuse – Weniger ist genug, Alain Bornarel est ingénieur ECP. Fondateur de la Scop TRIBU, il prêche un urbanisme conscient de ses responsabilités environnementales.
Prônant une vision holistique, Matthias Rammig est ingénieur en génie climatique auprès de Transsolar et enrichit ses projets d’une approche clairvoyante sur les technologies qui réduisent l’empreinte carbone et s’inscrivent dans la durabilité.
À deux voix et en quelques projets vertueux, ils aborderont les nouveaux enjeux bioclimatiques liés au réchauffement, et comment l’architecture contemporaine peut y faire face grâce au low tech.

9 juin, 18h
Liza Heilmeyer (Dirk Heilmeyer und Frenzel Architektent, architecte et présidente du BDA Baden-Württemberg, DE)
Blesch Cayre Architectes (FR)

Suite à un imprévu, Liza Heilmeyer annule son intervention. Celle de Raphaël Cayre de Blesch Cayre architectes est bien maintenue.

Moins n’est pas moins complexe
Proposer des projets soutenables, chercher à exploiter les ressources locales, réduire la consommation d’énergie sont autant d’enjeux auxquels se confrontent les architectes qui défendent une méthodologie vertueuse. Le concept de frugalité, s’il renvoie au célèbre adage de Mies van der Rohe « moins, c’est mieux », n’implique pour autant pas une simplification du processus de réflexion ou de construction.
Liza Heilmeyer, architecte pour le cabinet Dirk Heilmeyer und Frenzel Architektent et présidente du BDA Baden-Württemberg, et Raphaël Cayre de l’agence Blesch Cayre architectes, couvriront à deux voix les problématiques que la soutenabilité soulève dans la pratique architecturale contemporaine.

Le constat du Manifeste pour une frugalité heureuse et créative

Le secteur du bâtiment produit environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre et 40% des déchets tout en consommant plus de 40% de l’énergie et des autres ressources. Une approche plus frugale et plus créative de l’architecture et de l’aménagement des territoires urbains et ruraux s’impose. Pour participer à ce changement de paradigme, Dominique Gauzin-Müller (architecte et écrivaine), Alain Bornarel (ingénieur) et Philippe Madec (architecte et urbaniste) ont lancé en janvier 2018 le Manifeste pour une frugalité heureuse et créative. La prise de conscience est partagée : en mai 2019, le Bund Deutscher Architekten (BDA), une association d’architectes allemands réputés, a publié un texte au contenu assez proche intitulé Haus der Erde (« Maison de la Terre »). L’objectif commun est une architecture plus respectueuse des ressources naturelles, qui renoue avec l‘enseignement des constructions vernaculaires et cherche un équilibre entre tradition et modernité.

Entre 2021 et 2023, la présentation de l’exposition itinérante Frugalité créative – Weniger ist genug permettra d’instaurer un échange franco-allemand en confrontant les positions des professionnels à travers des exemples d’architecture frugale réalisés des deux côtés du Rhin. Cette exposition bilingue a été inaugurée le 15 mars 2021 dans la galerie du BDA à Stuttgart avant de circuler à Nancy, Mulhouse puis Châlons en Champagne. Actuellement hors Grand Est à Besançon, elle arrive prochainement à Metz avant de rejoindre Troyes, Fribourg et le Parc naturel des Vosges.

Les commissaires, Dominique Gauzin-Müller et Kyra Bullert, ont choisi 20 projets d’architecture dans le Grand Est et 15 en Allemagne, Suisse alémanique et Vorarlberg. Thomas Rustemeyer et Anna Kraus ont créé une scénographie contemporaine, invitant le public à interagir. Dans chaque lieu de son itinérance, l’exposition est accompagnée de conférences, de tables-rondes, d’ateliers et d’excursions. Ce projet transfrontalier a été initié par l’Institut français de Stuttgart en coopération avec le Centre Culturel Franco-Allemand Karlsruhe. Il est soutenu par la Fondation du Bade-Wurtemberg et le Fonds civique franco-allemand.